mercredi 22 septembre 2021


Je n’ai pas eu vraiment de succès avec mes articles sur les sensivity readers.

Cela m’étonne, car c’est vraiment un chapitre qui devrait intéresser quiconque corrige. Enfin je crois.

Mais peut-être les articles étaient-ils trop longs.

Pour mémoire : la mission du sensivity reader est de traquer tout ce qui pourrait être perçu comme désobligeant ou offensant (raciste, homophobe, misogyne…) par une minorité.

Si la tendance à cette lecture ciblée se développe, je vois les choses évoluer ainsi : une maison qui voudra surveiller ses textes de ce point de vue pourra, plutôt que d’engager un sensivity reader, demander à son ou ses correcteurs de faire le ménage. Moralité : cela pourrait bien nous pendre au nez.

Certains parmi vous se diront que je parle d’une chose qui ne risque pas d’arriver en France, notamment en littérature. Il est vrai qu’aucun des éditeurs pour lesquels j’ai travaillé ne m’a demandé d’éplucher ses textes en ce sens (ce n’est généralement pas le genre des maisons).

En revanche, avec mon client industriel, je relis déjà en ce sens depuis plusieurs années. Par exemple « l’élégance du noir », même si on est à mille lieues de parler de la beauté de la race noire et que ça n’a rien d’offensant, ça ne passe pas. L’idée est de faire disparaître tout ce qui pourrait passer pour un stéréotype. Avec un empressement et un systématisme qui frôlent l’excès.

Chasser le stéréotype, je le conçois, d’autant que chacun manie le stéréotype à son insu et qu’on est en peine de se corriger tout seul. Mais faudrait voir à ne pas pousser. Entre évitement d’un écueil et censure, le pas est vite franchi.

Ainsi le mot « noir » avec mon industriel. 

Alors sensitiviyy ou pas ?

Et de manière générale, j’ai bon fond, donc je veux la vigilance, m

En littérature de fiction, je suis contre.

Et de manière générale, j’ai bon fond, donc j'accepte la vigilance, même si je ne comprends pas comment on peut mettre en place un système contre les stéréotypes en partant de l’idée qu’il y aurait une seule représentation des communautés en question.

(image : le Blog du Communicant)


mardi 21 septembre 2021

Sensivity readers.


Sujet brûlant, qui nous concerne au premier plan en matière de correction.

Le faisons-nous déjà ? De notre propre chef ? Encouragés par les éditeurs ? Devons-nous emboîter le pas à cette tendance ?
Je vous laisse découvrir le sujet, et réagir si le cœur vous en dit.

lundi 20 septembre 2021

Prud'hommes.


La semaine dernière, sur ma page pro FB, j'avais invités les amis Parisiens à être présents pour soutenir notre consœur.
L'audience a eu lieu. Réponse en décembre.
Voici une vidéo qui explique la raison de cette saisine.


https://www.youtube.com/watch?v=3oGMxKyJVwg

vendredi 17 septembre 2021

En commentaire d’un de mes billets FB, Danièle a indiqué son intérêt pour la correction de thèse. J’avoue : moi aussi.

C’est un autre type de prestation, qui nécessite aussi « un peu plus » que la correction orthographique.

Contrairement aux manuscrits littéraires que l’on reçoit sans trop savoir de quoi il va être question, il est bon de connaître le sujet/le domaine avant de se lancer et d’accepter le travail : le sujet de la thèse.

Pour ma part, je ne m’engage que si je suis en capacité de suivre les démonstrations. C’est plus pratique pour corriger. Il est certains domaines où je passe mon chemin.

J’ai par exemple relu pour un doctorant étranger une thèse de littérature comparée. Outre les développements avancés, il y avait des citations en allemand et en anglais.

Pas question d’intervenir dans le travail, mais comprendre est utile… pour repérer ce qui mérite d’être clarifié, et donc éventuellement reformulé.

Le travail de correction peut se faire d’un coup, une fois que la totalité de la thèse est bouclée. On peut aussi travailler « au long cours », c’est-à-dire chapitre après chapitre. Dans ce dernier cas, c’est un autre rythme que celui du travail sur des manuscrits pour l’édition.

Cet autre type de correction montre bien qu’il existe différents types de correction. À chacun de cerner ce qu’il aime et là où il se sent bien, pour que le travail ne devienne pas une longue torture.


jeudi 16 septembre 2021

Éditer sans correction professionnelle.

 

En commentaire de mon billet d’hier, Anne souligne que la plupart des éditeurs n’emploient pas de correcteur en raison de la modestie de leur maison et du fait qu’ils pensent à tort savoir corriger eux-mêmes.

Cela m’amène à formuler quelques remarques.

Le syndicat de l’édition lui-même distingue les « grandes maisons » – 20 éditeurs qui ont plus de 5 000 titres chacun – et les « petites structures éditoriales » – environ 5 000 éditeurs qui ont moins de 10 titres chacun.

J’ignore si l’impasse sur la correction est majoritairement répandue parmi ces 5 000 « petits » éditeurs ou si c’est aussi le cas dans les structures de taille moyenne. Je connais à la fois des petits éditeurs qui paient des correcteurs, et des éditeurs moyens qui corrigent eux-mêmes ou font faire le boulot à des assistants. J’en connais aussi, dans les différentes structures,
qui ne font ni l’un ni l’autre.

Je suis toutefois d’avis que l’argument économique est un mauvais argument pour se passer de correction professionnelle.

Un constructeur automobile cherchant à sortir un véhicule à moindre coût produirait-il des voitures non peintes au prétexte que ça réduit le prix de revient ? Je ne le crois pas. Cet exemple peut vous paraître étrange, mais je crois que la différence est là : dans le secteur automobile, la peinture fait partie de la voiture, on ne la remet pas en question.

Dans le monde du livre, certains considèrent que la correction fait partie de l’édition et d’autres se disent que c’est accessoire.

Pour ma part, j’ai du mal à considérer comme un éditeur quelqu’un n’envisageant pas la correction professionnelle comme une étape indispensable. Je ne parle pas de correction orthographique à la portée de tous, mais de la plus-value qu’apportent les préparateurs de copie. Sur ce point, je rejoins Anne : il y a peu de préparateurs de copie parmi les éditeurs.




mercredi 15 septembre 2021

Prestation de correction.

 

La réponse que j’ai publiée la semaine passée sur ma page pro FB à la suite de la demande de devis qu’Alexandra m’avait adressée a suscité ce que j’attendais : des candidatures spontanées pour corriger son manuscrit. Il lui suffit maintenant de voir ce que proposent ces personnes.

Je rappelle ce que j’avais précisé dans mon billet : je me refuse à recommander des collègues quand je ne connais pas précisément leur travail. De toute façon, les seuls dont je connaisse le travail sont correcteurs dans l’édition et, comme moi, ne travaillent pas pour des particuliers.

J’ai découvert une autre demande en attente. Armelle me contacte pour corriger la suite d’un premier tome, que j’imagine déjà publié. J’imagine également que le nouveau tome sera publié lui aussi. Je ne saisis donc pas bien la nécessité de payer pour une correction, que l’éditeur prendra en charge de toute façon – si c’est à un professionnel qu’elle a confié son manuscrit.

Je tiens à le redire ici pour ceux qui ne l’auraient pas encore compris : jamais je ne suis payée par un auteur. C’est toujours l’éditeur qui prend les frais de publication à sa charge, la correction étant l’un de ces frais.

Sauf à avoir un manuscrit quasi incompréhensible, à remettre absolument en français avant de l’adresser à un éditeur, aucun auteur n’a besoin d’engager cette dépense. Quoi qu’on en dise, un éditeur ne refusera pas de publier un grand texte, au prétexte qu’il contenait des fautes quand il l’a reçu.

Certains (correcteurs) parmi vous doivent me maudire de plaider ainsi l’absence de prestation.

Je persiste pourtant, essentiellement pour deux raisons :

1) Une bonne correction ne garantit pas qu’il y aura publication, ce sur quoi se méprennent souvent les auteurs non publiés qui vous confient leur texte.

2) D’après les chiffres du SNE (Syndicat national de l’édition), il y aurait 10 000 ( !) éditeurs en France… donc largement de quoi nous donner du travail aux quelques centaines que nous sommes. Pas besoin d’aller faire les poches d’aspirants à la publication.


mardi 14 septembre 2021

 La réponse que j’ai faite à Polo hier mérite d’être complétée. En effet, la quantité ne pose pas seulement problème quand elle apparaît sous forme de fraction ou de probabilité.

Les noms qui indiquent une quantité expriment à la fois un singulier (par leur genre) et un pluriel (par leur sens) :

-      -  majorité, totalité, troupe, bande, multitude, centaine, meute, file…

Quand ces noms apparaissent seuls, le verbe doit être obligatoirement conjugué au singulier :

-        -  La totalité a été évacuée.

-        - La majorité s’est exprimée.

-        - Une file se forme devant le magasin.

Si ces noms (précédés d’un article ou d’un adjectif démonstratif (ce, cet, cette) ou possessif (mon, ton, son, ma…) sont suivis d’un autre nom, on peut, selon le sens du texte, accorder soit avec le nom qui exprime la quantité, soit le nom au pluriel.

-        - Cette meute de journalistes s’est précipitée.

-        - Cette meute de journalistes se sont précipités.

-        - Un grand nombre de journalistes s’est précipité.

-        - Un grand nombre de journalistes se sont précipités.

   Quand un adverbe exprimant une quantité (beaucoup, combien, peu, la plupart, moins, assez…) est sujet, le verbe s’accorde au pluriel.

-        - La plupart sont partis.

-        - Combien sont arrivés ?

-        - Beaucoup ont péri.

  Lorsque l’adverbe de quantité est suivi d’un complément, le verbe s’accorde avec le complément.

-        - Autant de chance est une insolence.

-        -  Peu de gens s’en sont tirés.