vendredi 22 août 2014
jeudi 21 août 2014
Tara Lennart et M. Achille : Bookalicious
Ayant adhéré immédiatement à la très bonne idée qu’est Bookalicious,
j’ai demandé à Tara Lennart et M. Achille de m’en dire plus.
EN : Comment est
né Bookalicious ?
TL : Avec un
« Et si », comme beaucoup d’histoires… Une discussion entre M.
Achille et moi sur les émissions YouTube et leur qualité, leur intérêt. Tout à
coup, une petite ampoule s’est allumée dans mon cerveau : « mais il n’y a
pas d’émission de critique littéraire en France ! » Et on a monté le
concept. C’est un peu un pari : on travaille à partir d’une matière non
visuelle, on ne peut pas glisser des extraits, des bandes annonces, de l’image…
Il faut tabler sur les angles qu’on va dégager, et la façon de parler du
livre.
MA : C’est un
pari difficile effectivement, parler de texte en vidéo sur internet… Ça semble
presque absurde, dit comme ça ! Aujourd’hui, le besoin ne préexiste pas
obligatoirement, mais l’attente des internautes, si. Donc, si on leur apporte
un beau produit, ils ne le refuseront pas, dans la mesure où on ne les prend
pas pour des vaches à lait.
Qui s’y colle, quelles
sont les contraintes de l’exercice et comment se répartissent les rôles ?
TL : Les rôles se
répartissent assez naturellement en fait. Je suis incapable de maîtriser la
technique, et M. Achille est très doué. Je lis, j’écris, je parle et M. Achille
met tout en forme et en vie , c’est un peu lui qui rend le projet
possible. Après, au niveau de la réflexion, c’est très libre. Chacun suggère,
propose, enrichit par sa vision et son approche, c’est ouvert. La plus grosse
contrainte, c’est le temps… Comme beaucoup de gens dans ce milieu, nous faisons
ça en plus de notre travail, et… ce n’est pas toujours facile de jongler et de
garder un rythme soutenu. Mais on y veille !
MA : Après,
l’écriture se fait en commun. Pas l’écriture des textes, mais les scripts des
épisodes. Ça permet une évolution du format petit à petit en fonction des
retours qu’on reçoit. Certains changements sont tout de suite perceptibles par
les spectateurs (qualité de son, d’éclairage), d’autres beaucoup moins, car
purement techniques : logiciels, hardware, etc.
Quels sont les retours
sur les vidéos ?
TL : Dans l’ensemble,
ils sont bons. On a eu des grincheux du genre « c’est pas nouveau »,
« ça sert à rien » etc. Mais c’est la loi d’internet… Nous sommes
très contents de l’enthousiasme manifesté par les professionnels du livre,
éditeurs, écrivains, mais également libraires. Le public réagit positivement,
aussi. Et ce n’est pas gagné, vu la violence et la bêtise parfois rencontrés
sur les réseaux sociaux, pour rien.
MA : Internet
permet à tout le monde de s’exprimer. C’est pratique et utile, mais ça génère
forcément du mauvais. On a vite appris à faire le tri entre les critiques
constructives qui nous permettent de nous améliorer et les haineux en quête
d’un nouveau support à dénigrer.
Quels sont les projets
(livres ou auteurs déjà prévus, évolutions de la formule, compléments) ?
Nous avons un petit
pitch bien serré pour la rentrée littéraire… Nous avons prévu de travailler sur
des formats plus courts, plus directs, plus sobres, tout en gardant ce qui fait
notre originalité : la critique. Après, au niveau des compléments de formule,
je pense qu’aller parler un peu avec des écrivains serait une bonne chose à
envisager…
Pour découvrir les vidéos et suivre l’actualité de Bookalicious :
dimanche 17 août 2014
Derek Munn
DM :
J'ai l'impression qu'elles ont été écrites sur une période bien plus longue que
celle qu’il m’a fallu en réalité, peut-être parce que deux ou trois d’entre
elles traduisent et retravaillent quelques idées de l'anglais. Quand je
l’écris, chaque nouvelle me semble interminable et chacune est une surprise.
Elles ont toutes pris forme depuis 2005. Elles sont indépendantes et ont leurs
propres raisons d’être. Je ne les ai pas écrites avec l'idée d'un recueil ou
d'une unité de thème.
J'ai
du mal à travailler sur un roman et une nouvelle en même temps. J'alterne. Quand je n'avance pas sur l'un je passe à
l'autre. J'écris très lentement, les nouvelles me permettent de terminer
quelque chose de temps en temps, ce qui fait du bien ! Mais que ce soit un
roman ou une nouvelle, tout ce que j'écris a la même importance.
Certaines nouvelles ont déjà été publiées
dans des revues. Quelles places les revues tiennent-elles selon vous dans la
production littéraire aujourd’hui ? Quelles sont les revues avec
lesquelles vous avez travaillé et quel écho ont eu ces publications ?
Je ne
suis pas du tout expert en revues. Il y en a tellement, de tous les styles et
avec des ambitions différentes… Il y en
a des stables et des éphémères, des connues et confidentielles, des ouvertes et
fermées, des régulières, des aléatoires. Les découvrir, les trouver, les
suivre, c'est tout un travail.
Quand
j'ai commencé à écrire en français, il était plus facile de travailler sur des
textes courts et les tester dans des revues. Publier comme ça m'a aidé, et
c'était un encouragement. La première nouvelle est parue dans Rue Saint
Ambroise et c'était vraiment une bonne surprise. Après il a eu Borborygmes,
Pr'Ose ! (toutes les deux ont cessé depuis), Dissonances, Les Cahiers
d'Adèle. Ça m'a permis de travailler mon écriture, de nouer des contacts, de
faire des rencontres, et avec Rue Saint Ambroise j'ai fait ma première lecture.
Je ne sais pas si les publications en revue ont beaucoup joué pour les
publications de mes livres mais, quand ceux-ci sont sortis, il y avait déjà
deux ou trois lecteurs et lectrices qui savaient que j’existais.
Pourquoi avoir choisi d’adresser le manuscrit
d’Un paysage ordinaire à Christophe Lucquin ?
Je l'ai découvert en lisant des commentaires enthousiastes d'une
libraire pour certains livres de la maison. J'ai regardé le site, le catalogue,
ça me semblait intéressant, ouvert et je me suis dit, nothing ventured, nothing
gained.
A quoi
travaillez-vous aujourd’hui ?
Principalement un nouveau roman. J'ai beaucoup de notes,
quelques sections déjà écrites, mais surtout plusieurs questions de structure à
résoudre. Cet automne, je serai pour ce projet en résidence d'écriture au
Chalet Mauriac et j'essaie de préparer et m'organiser afin pouvoir de bien
utiliser le temps de cette résidence.
Mais j'ai un autre texte qui me trotte dans la tête. Je pense
aussi à un nouveau recueil ; je retravaille des textes existants et j'ai
des idées à développer, des nouvelles en attente.
lundi 11 août 2014
Isabelle Bonat-Luciani - Cartes Postales
EN : Comment a débuté l’aventure des
Cartes Postales ?
IBL : Ce
fut un concours de circonstances. Elles sont arrivées l’été dernier. Éric
Pessan avait lancé le carnet de dessins qu’il mettait en ligne tous les jours
et c’était l’un des rendez-vous attendus au quotidien. Il est parti en
vacances, comme tout le monde ou presque, et basta les dessins… et toujours pas
de congés pour moi.
Il s’est écoulé
quelque temps.
En fait, il a
suffi d’un statut Facebook de Francesco Pittau à propos d’une tente Quechua, de
palmiers et de vacanciers avec une carte postale. Ca m’a fait rire. L’envie
m’est alors venue d’envoyer des cartes postales à ce quotidien trop quotidien.
J’avais dans l’idée la fréquence d’une carte par jour, comme un intérim (ici on
a peur de rien).
La première carte
a été adressée à Francesco Pittau, avec un décor de vacances tracé à la va-vite
(je suis nulle en dessin et c’est une contrainte parce qu’il faut trouver
comment contourner le problème) et « des ploucs qui s’amusent comme des
nazes en Provence ». Le reste a suivi.
Ces cartes ont-elles évolué ?
Au début, elles
étaient surtout un exutoire au quotidien, avec la série adressée au Trésor
public, à la Société Générale, à la police et ses radars, etc., avec aussi le
détournement des contes par des détails du quotidien (le Petit Poucet qui est
prié de foutre ses cailloux à la déchetterie)… et puis il y a eu la carte d’ Aline,
un jour à la mer, dessinée sur le sable, où le support et le contenu (la
référence à cette chanson de Christophe) se sont ensablés. Ça a ouvert encore
une voie : le support/contenu comme dans la carte des Floyd avec je
« like ton wall » et la couverture de leur album dessinée sur la carte.
Evoquant la
musique, la littérature, l’actu, des cartes sont devenues un peu facétieuses,
un peu subversives. C’est un peu ça, les cartes : un infini de possibles
entre les jeux de mots, les adresses qui deviennent des prétextes comme la
ville de Menton pour les frères Bogdanov, la ville de Tremblay pour écrire à M.
Parkinson.
J’ai commencé à
les travailler un peu plus, à me mettre des contraintes, afin que chaque
élément de la carte se rapporte à l’ensemble, que ça forme un ensemble très
cohérent à connivences multiples sur le même sujet, souvent détourné
d’ailleurs.
Comme je ne sais
pas dessiner, je ne sais pas non plus
parler des livres que j’aime, alors je les ai mis en cartes. Il y a toute une
série de cartes postales dédicaces qui disent toute la même chose : le
plaisir que j’ai eu à avoir tel livre entre les mains, avec des motifs précis
d’éléments de lecture qui se transforment en timbre, en adresse etc.
Quelle est votre carte préférée si
vous en avez une et pour quelle raison ?
La première, j’y
suis attachée parce que j’ai un rapport affectif avec elle (et que bêtement
elle me fait rire). J’aime beaucoup celle de Bashung : il n’y a presque
rien dans cette carte très sobre qui, je crois, dit tout l’attachement dans sa
simplicité. Et puis celle pour Fifi du Rockstore, qui a disparu récemment,
parce qu’elle m’a permis de mettre ma peine quelque part, de la poser et de lui
rendre un hommage pudique.
(Je crois que je
ne peux pas choisir, en fait.)
Comment l’idée d’exposer vous est-elle
venue ?
J’ai
une carte postale en vrai pour mes déjeuners, un poumon qui est un
lieu : un bistrot dans lequel tous les univers se brassent, le Bistrot 12
à Montpellier. Il y a souvent des expos.
Par empathie, ceux qui lisaient les cartes tous
les jours sur le réseau social et que je croisais au déjeuner m’y ont
encouragée, en me disant : et toi ? c’est quand ? Je les ai pris
au mot en lançant l’expo un peu comme ça, sans vraiment avoir d’idée sur la
façon de l’organiser - une semaine
avant, je ne savais toujours pas comment mettre en espace. J’ai commencé par la lancer virtuellement, en
demandant à ce qu’on m’écrive là-bas, au bistrot, et nous avons reçu, le patron
du bistrot et moi, de très belles choses qui ont fait aussi partie de l’expo
elle-même. (Pour lui et pour moi, il y eut le plaisir de recevoir une carte, cette
fois ci en vrai ; et au fil des jours les clients se sont mis à attendre les
cartes eux aussi !). Finalement les
cartes sont devenues des ardoises : Je me suis dit qu’à un bistrot, ça ne serait pas mal de laisser des ardoises. Je voulais que ce soit
dans la même tonalité que les cartes, décalé, pas trop sérieux, mais
sérieusement fait.
Y aura-t-il
d’autres opportunités de voir ces cartes exposées, pourquoi pas sous une autre forme ?
J’aimerais bien.
L’expo, c’était du concret et j’avais très envie de me frotter à ça. Je ne
m’attendais pas à voir venir autant de personnes, ni le soir du vernissage, ni
tout au long. C’était très chaleureux, ça a mis du lien. Penser l’expo m’a
aussi permis d’arrêter des thématiques plus ancrées que d’autres, comme celles
de la musique ou de la littérature.
J’ai exposé des
livres dans ce bistrot. Ils sont restés là tout le temps, posés sur une table
avec les cartes « dédicaces » accrochées au mur. J’ai été très
surprise et très touchée de voir que certains feuilletaient des livres que
peut-être ils n’auraient pas eus dans les mains autrement, de les voir sortir
leur carnet pour noter les références. Alors pourquoi pas dans une librairie,
une bibliothèque ou une salle de concert pour les cartes musicales ?
Travaillez-vous
à d’autres projets ?
Je crois que j’ai
le goût des correspondances. Les cartes, elles, viennent comme ça, au fil de
l’actu, d’une pensée, d’un adage, d’un rien. J’ai aussi un « Cher
toi » qui me tient à cœur, un ensemble de textes, des adresses à ce Cher
toi que j’aimerais voir se poser quelque part. Et puis peut être les cartes
trouveront-elles elles aussi leur adresse pour être rassemblées et éditées.
Pourquoi pas ?
Cartes Postales :http://i-bl.tumblr.com/
Cartes Postales :
jeudi 7 août 2014
Michaël Uras
-
EN : Fin mai, vous avez
publié Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse chez Christophe Lucquin
Éditeur. Quels retours avez-vous sur ce deuxième texte et qu’avez-vous noté
comme différences avec ce qui s’était passé à la sortie du tout premier roman,
Chercher Proust ?
-
MU : Pour l'instant, les retours concernant
Nos souvenirs sont assez positifs, mais peu nombreux. En effet, nous
avons encore du mal à faire lire le texte aux critiques et journalistes qui
s'intéressent majoritairement aux textes des maisons renommées. Lit-on plus naturellement
ce deuxième texte ? Non ! Nous devons encore parcourir un long
chemin.
Pour illustrer
les choses, disons que nous étions au sous-sol en 2012 et qu'aujourd'hui nous
atteignons le rez-de-chaussée. À la sortie de Chercher Proust, Christophe
démarrait dans l'édition, moi dans l'écriture. Deux parfaits inconnus. Et un
roman sur Proust : Il a fallu se battre.
-
En même temps que cette seconde
publication chez votre éditeur, votre premier texte a été réédité au Livre de poche.
En quoi l’expérience du format poche diffère-t-elle de ce que vous aviez connu
avec l’éditeur qui vous a donné votre première chance ?
-
Le Livre de Poche est une maison connue de tous,
historique. Un milliard de livres vendus en soixante ans. Qui n'a pas un Livre
de poche dans sa bibliothèque ? Cécile Boyer-Runge (l'ancienne directrice)
et Audrey Petit (l'éditrice) ont fait preuve d'une grande curiosité, d'une
ouverture d'esprit incroyable en nous écoutant, en nous lisant et en nous
éditant. Être repris en poche est forcément une fierté. C'est aussi, bien sûr,
une force. Chercher Proust connait une deuxième vie. Les lecteurs vont plus
facilement vers un Livre de poche que vers un titre d'un éditeur débutant.
C'est une sécurité pour eux. Et pas seulement pour eux d'ailleurs, les
journalistes acceptent de lire Chercher Proust à présent. Certains ont
peut-être au fond d'un tiroir l'édition grand format. Jamais feuilletée.
Abandonnée. C'est frustrant car le texte est le même, avec ses qualités et ses
défauts.
-
Vous avez également publié en
Italie. Pouvez-vous nous en dire plus ? (Comment cela s’est-il fait ?
Avez-vous eu des contacts avec le traducteur ? Avez-vous pu lire le texte
italien ?)
-
La traduction en Italie s'est faite grâce à deux intermédiaires :
Giuseppe Girimonti Greco et Giacomo Melloni. Ils ont démarché plusieurs
éditeurs et en particulier Voland. Sans eux, tout aurait été plus compliqué.
Ils ont ensuite traduit le texte (car ils sont avant tout traducteurs). Et j'ai
pu participer à cette traduction, choisir le titre italien par exemple (Io e
Proust). Ils sont devenus des amis. Le
livre a été bien accueilli en Italie. Les médias en ont parlé. Ce qui n'avait
pas été le cas en France. Ce passage à l'italien est une aventure
extraordinaire. Un retour aux sources pour moi car je suis d'origine sarde.
-
L’expérience éditoriale (entre France et étranger, grand format et poche)
que vous avez connue jusqu’ici correspond-elle à l’image que vous vous en
faisiez ?
-
Étrangement, je ne me faisais aucune image de l'édition.
Pour être franc, je ne pensais pas être édité un jour. Je vis en province. Je
viens rarement à Paris. Je ne connaissais personne dans ce milieu. Je pensais
simplement accumuler un grand nombre de lettres de refus. Établir un record
dans ce domaine. Après trois années dans cet univers, je me rends compte que
l'audace et la curiosité sont des vertus rares. Heureusement, quelques éditeurs
les possèdent encore !
lundi 4 août 2014
Humeur - Show effroi
© Justin Novak |
Il y a quelque temps, j’ai
assisté à un de ces grands barouds dont les collectivités territoriales et
autres structures chargées du livre ont le secret : je me suis retrouvée invitée
à des conférences, des tables rondes, mais surtout j’ai vu signer, publiquement
et en grande pompe, une charte des manifestations littéraires.
Était-ce le simulacre à renfort
de photos et presse ou la faim qui m’a brusquement soulevé le cœur ?
Qui, parmi les
organisateurs de ces grandes messes, se soucie réellement de savoir si les signataires tiennent leurs
engagements ?
Qui, parmi les
structures qui incitent à la mise en place et à la généralisation de ces
déclarations d’intention, veille à donner aux signataires les moyens de leur
bonne volonté?
Qu’on ne se
méprenne pas : j’ai signé ladite charte bien avant la fameuse réception
et, pour tout dire, je l’appliquais bien avant qu’elle ait vu le jour. Ce qui me gêne n’a rien à voir avec le
contenu, qui relève du bon sens, mais avec la déclaration d’intention sans
intention : imaginez un peu un système qui promulguerait des lois sans
vraiment veiller à ce qu’elles soient appliquées ! … Euh… Mauvais exemple.
Là où je vis,
toute invitation implique une dépense minimale par personne de six cents à
neufs cents euros. Cette somme couvre le transport en train, une nuit d’hôtel
deux étoiles, deux repas « ordinaires », et une rémunération au tarif
minimal de l’invité et, le cas échéant, du modérateur.
Les mêmes qui
engagent à signer la charte refusent aujourd’hui les moyens de l’organisation
de manifestations littéraires au motif qu’il leur faut soutenir l’économie du
livre, s’entend les librairies - comme si les manifestations littéraires se
déroulaient sans libraires. Ils sont devenus les rois du graissage d’un unique
maillon alors qu’il leur faudrait veiller au bon fonctionnement d’une chaîne.
Quand on n’a plus
les moyens d’organiser des rencontres, on se passe de restaurant, on se colle
aux fourneaux ou on se lance dans l’auberge espagnole. Mais surtout, et c’est
là que le bât blesse : on ne rémunère pas l’intervenant. On ne peut pas
lui demander de payer son train et ses frais de séjour, alors que solliciter un
geste en raison de petit budget, ça peut passer...Que vaudrait un
système où l’on demanderait officiellement aux gens de ne travailler que
gratuitement, genre uniquement en stage, en affirmant combattre la
précarité ?... Mouais… mauvais exemple une fois de plus.
Par chance, pour lutter contre
les haut-le-cœur provoqués par la faim, les organisateurs avaient prévu des tas
de petits fours !
samedi 2 août 2014
Le Grand Café, Camplong (34)
© Joucla |
Le Grand Café de Camplong (Hérault) est né de l’esprit
de son architecte, Antonin Durand, élève d’Honoré Daumet à l’école des
Beaux-Arts de Paris et Grand Prix à l’Exposition internationale de Saint-Louis
aux Etats-Unis en 1904.
Pour le café de sa sœur Justinette, épouse Joucla,
Antonini Durand s’inspira en 1878 des établissements de la capitale,
hauts-lieux culturels et bourgeois de l’époque.
Pierrot, Pauline et Katel (© Joucla) |
Rencontre littéraire (© Bousquet) |
Situé au cœur du village, le Grand Café a longtemps été
un point de rendez-vous des mineurs qui venaient y manger, boire un coup ou
jouer aux cartes. Il était aussi une annexe des fêtes et temps fort du pays (mémorables
conseils de révision avec leurs conscrits, fête des « cocus » et
autres fêtes locales qui pouvaient durer jusqu’à plusieurs jours). Après la fermeture
du bassin minier et le départ des mineurs, il fallut donner un nouveau souffle
au café et entreprendre des travaux de réhabilitation.
Au
fil des quatre générations Joucla qui se sont succédé, de Justinette à Katel,
en passant par Pauline, Louis, et leur fils Pierrot, le café a toutefois conservé
son caractère familial et son authenticité.
Aujourd’hui,
la grande salle peut accueillir une centaine de personnes
pour des rencontres, concerts, spectacles et les fidèles dont je suis aiment à
venir déguster la restauration élaborée à partir de produits que Katel sélectionne
elle-même chez les producteurs et artisans du pays.
Voilà
des années que je fréquente l’endroit, comme cliente, spectatrice ou pour
y animer des rendez-vous littéraires. C’est là que
pour Toutes des Calliope, j’ai reçu Pierre Juquin ou Chloé Radiguet. C’est là enfin
que, prochainement, je recevrai Nahal Tajadod (le 22 août) ou Lilian Bathelot (en
septembre).
Si vous passez près de Camplong, faites un détour et arrêtez-vous un moment au Grand Café.
On s’y verra peut-être mais, surtout… vous m’en direz des nouvelles !
vendredi 1 août 2014
Rencontre avec Nahal Tajadod
Née à Téhéran dans une
famille d'intellectuels, Nahal Tajadod vit en France depuis 1977.
Elle a étudié le chinois à l'Institut national des langues et civilisations orientales. De culture française, docteur en chinois, elle pratique les trois systèmes d'écriture, ce qui lui permet de travailler notamment sur les rapports historiques et les interactions religieuses entre la Perse et la Chine.
Spécialiste du poète perse Rûmi éprise de soufisme et de poésie, elle a publié Passeport à l’iranienne (JC Lattès), un récit contemporain et plein de fantaisie inspiré d’une aventure autobiographique qui donne à découvrir l’Iran d’aujourd’hui.
Nahal Tajadod a reçu en 2007 le Grand Prix de la francophonie décerné par l'Académie française.
Dans Debout sur la Terre (JC Lattès), sa deuxième publication, elle continue de nous faire découvrir l'Iran.
Son dernier roman, Elle joue (Albin Michel), inspiré de son histoire et de celle de la comédienne iranienne Golshifteh Farahani, est un texte à deux voix dans lequel deux femmes confrontent leur passé et leur présent, se racontent et racontent plus particulièrement la vie des femmes dans l'Iran d'aujourd'hui. Il a obtenu le Prix littéraire de l'agence française de développement.
Elle a étudié le chinois à l'Institut national des langues et civilisations orientales. De culture française, docteur en chinois, elle pratique les trois systèmes d'écriture, ce qui lui permet de travailler notamment sur les rapports historiques et les interactions religieuses entre la Perse et la Chine.
Spécialiste du poète perse Rûmi éprise de soufisme et de poésie, elle a publié Passeport à l’iranienne (JC Lattès), un récit contemporain et plein de fantaisie inspiré d’une aventure autobiographique qui donne à découvrir l’Iran d’aujourd’hui.
Nahal Tajadod a reçu en 2007 le Grand Prix de la francophonie décerné par l'Académie française.
Dans Debout sur la Terre (JC Lattès), sa deuxième publication, elle continue de nous faire découvrir l'Iran.
Son dernier roman, Elle joue (Albin Michel), inspiré de son histoire et de celle de la comédienne iranienne Golshifteh Farahani, est un texte à deux voix dans lequel deux femmes confrontent leur passé et leur présent, se racontent et racontent plus particulièrement la vie des femmes dans l'Iran d'aujourd'hui. Il a obtenu le Prix littéraire de l'agence française de développement.
Ayant
évoqué publiquement avec Nahal Tajadod chacun
de ses deux premiers ouvrages, je n’avais pas encore eu le plaisir de la
recevoir pour Elle joue.
Ce sera
chose faite, le 22 août, au Grand Café
de Camplong (34), à 18h, pour l'association Toutes des Calliope.
Pour une
mise en bouche de ce que nous évoquerons ensemble :
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