jeudi 21 août 2014

Tara Lennart et M. Achille : Bookalicious


Ayant adhéré immédiatement à la très bonne idée qu’est Bookalicious, j’ai demandé à Tara Lennart et M. Achille de m’en dire plus.
EN : Comment est né Bookalicious ?
 
TL : Avec un « Et si », comme beaucoup d’histoires… Une discussion entre M. Achille et moi sur les émissions YouTube et leur qualité, leur intérêt. Tout à coup, une petite ampoule s’est allumée dans mon cerveau : « mais il n’y a pas d’émission de critique littéraire en France ! » Et on a monté le concept. C’est un peu un pari : on travaille à partir d’une matière non visuelle, on ne peut pas glisser des extraits, des bandes annonces, de l’image… Il faut tabler sur les angles qu’on va dégager, et la façon de parler du livre. 
 
MA : C’est un pari difficile effectivement, parler de texte en vidéo sur internet… Ça semble presque absurde, dit comme ça ! Aujourd’hui, le besoin ne préexiste pas obligatoirement, mais l’attente des internautes, si. Donc, si on leur apporte un beau produit, ils ne le refuseront pas, dans la mesure où on ne les prend pas pour des vaches à lait.
Qui s’y colle, quelles sont les contraintes de l’exercice et comment se répartissent les rôles ? 
 
TL : Les rôles se répartissent assez naturellement en fait. Je suis incapable de maîtriser la technique, et M. Achille est très doué. Je lis, j’écris, je parle et M. Achille met tout en forme et en vie , c’est un peu lui qui rend le projet possible. Après, au niveau de la réflexion, c’est très libre. Chacun suggère, propose, enrichit par sa vision et son approche, c’est ouvert. La plus grosse contrainte, c’est le temps… Comme beaucoup de gens dans ce milieu, nous faisons ça en plus de notre travail, et… ce n’est pas toujours facile de jongler et de garder un rythme soutenu. Mais on y veille !
MA : Après, l’écriture se fait en commun. Pas l’écriture des textes, mais les scripts des épisodes. Ça permet une évolution du format petit à petit en fonction des retours qu’on reçoit. Certains changements sont tout de suite perceptibles par les spectateurs (qualité de son, d’éclairage), d’autres beaucoup moins, car purement techniques : logiciels, hardware, etc.

Quels sont les retours sur les vidéos ?
TL : Dans l’ensemble, ils sont bons. On a eu des grincheux du genre « c’est pas nouveau », « ça sert à rien » etc. Mais c’est la loi d’internet… Nous sommes très contents de l’enthousiasme manifesté par les professionnels du livre, éditeurs, écrivains, mais également libraires. Le public réagit positivement, aussi. Et ce n’est pas gagné, vu la violence et la bêtise parfois rencontrés sur les réseaux sociaux, pour rien. 
MA : Internet permet à tout le monde de s’exprimer. C’est pratique et utile, mais ça génère forcément du mauvais. On a vite appris à faire le tri entre les critiques constructives qui nous permettent de nous améliorer et les haineux en quête d’un nouveau support à dénigrer.
 
Quels sont les projets (livres ou auteurs déjà prévus, évolutions de la formule, compléments) ?
Nous avons un petit pitch bien serré pour la rentrée littéraire… Nous avons prévu de travailler sur des formats plus courts, plus directs, plus sobres, tout en gardant ce qui fait notre originalité : la critique. Après, au niveau des compléments de formule, je pense qu’aller parler un peu avec des écrivains serait une bonne chose à envisager…
 
Pour découvrir les vidéos et suivre l’actualité de Bookalicious :
 

 

dimanche 17 août 2014

Derek Munn


 EN : Dans quel contexte  les nouvelles d'Un paysage ordinaire ont-elles été écrites et quelle place ont-elles dans votre travail d’écriture ?

DM : J'ai l'impression qu'elles ont été écrites sur une période bien plus longue que celle qu’il m’a fallu en réalité, peut-être parce que deux ou trois d’entre elles traduisent et retravaillent quelques idées de l'anglais. Quand je l’écris, chaque nouvelle me semble interminable et chacune est une surprise. Elles ont toutes pris forme depuis 2005. Elles sont indépendantes et ont leurs propres raisons d’être. Je ne les ai pas écrites avec l'idée d'un recueil ou d'une unité de thème.
J'ai du mal à travailler sur un roman et une nouvelle en même temps. J'alterne.  Quand je n'avance pas sur l'un je passe à l'autre. J'écris très lentement, les nouvelles me permettent de terminer quelque chose de temps en temps, ce qui fait du bien ! Mais que ce soit un roman ou une nouvelle, tout ce que j'écris a la même importance.


 
 
Certaines nouvelles ont déjà été publiées dans des revues. Quelles places les revues tiennent-elles selon vous dans la production littéraire aujourd’hui ? Quelles sont les revues avec lesquelles vous avez travaillé et quel écho ont eu ces publications ?

 
Je ne suis pas du tout expert en revues. Il y en a tellement, de tous les styles et avec des ambitions différentes…  Il y en a des stables et des éphémères, des connues et confidentielles, des ouvertes et fermées, des régulières, des aléatoires. Les découvrir, les trouver, les suivre, c'est tout un travail.
Quand j'ai commencé à écrire en français, il était plus facile de travailler sur des textes courts et les tester dans des revues. Publier comme ça m'a aidé, et c'était un encouragement. La première nouvelle est parue dans Rue Saint Ambroise et c'était vraiment une bonne surprise. Après il a eu Borborygmes, Pr'Ose ! (toutes les deux ont cessé depuis), Dissonances, Les Cahiers d'Adèle. Ça m'a permis de travailler mon écriture, de nouer des contacts, de faire des rencontres, et avec Rue Saint Ambroise j'ai fait ma première lecture. Je ne sais pas si les publications en revue ont beaucoup joué pour les publications de mes livres mais, quand ceux-ci sont sortis, il y avait déjà deux ou trois lecteurs et lectrices qui savaient que j’existais.

 
Pourquoi avoir choisi d’adresser le manuscrit d’Un paysage ordinaire à Christophe Lucquin ?

 
Je l'ai découvert en lisant des commentaires enthousiastes d'une libraire pour certains livres de la maison. J'ai regardé le site, le catalogue, ça me semblait intéressant, ouvert et je me suis dit, nothing ventured, nothing gained.
 
A quoi travaillez-vous aujourd’hui ? 

 
Principalement un nouveau roman. J'ai beaucoup de notes, quelques sections déjà écrites, mais surtout plusieurs questions de structure à résoudre. Cet automne, je serai pour ce projet en résidence d'écriture au Chalet Mauriac et j'essaie de préparer et m'organiser afin pouvoir de bien utiliser le temps de cette résidence.
Mais j'ai un autre texte qui me trotte dans la tête. Je pense aussi à un nouveau recueil ; je retravaille des textes existants et j'ai des idées à développer, des nouvelles en attente.

 

lundi 11 août 2014

Isabelle Bonat-Luciani - Cartes Postales


EN : Comment a débuté l’aventure des Cartes Postales ?

IBL : Ce fut un concours de circonstances. Elles sont arrivées l’été dernier. Éric Pessan avait lancé le carnet de dessins qu’il mettait en ligne tous les jours et c’était l’un des rendez-vous attendus au quotidien. Il est parti en vacances, comme tout le monde ou presque, et basta les dessins… et toujours pas de congés pour moi.
Il s’est écoulé quelque temps.
En fait, il a suffi d’un statut Facebook de Francesco Pittau à propos d’une tente Quechua, de palmiers et de vacanciers avec une carte postale. Ca m’a fait rire. L’envie m’est alors venue d’envoyer des cartes postales à ce quotidien trop quotidien. J’avais dans l’idée la fréquence d’une carte par jour, comme un intérim (ici on a peur de rien).
La première carte a été adressée à Francesco Pittau, avec un décor de vacances tracé à la va-vite (je suis nulle en dessin et c’est une contrainte parce qu’il faut trouver comment contourner le problème) et « des ploucs qui s’amusent comme des nazes en Provence ». Le reste a suivi.

 
Ces cartes ont-elles évolué ?

Au début, elles étaient surtout un exutoire au quotidien, avec la série adressée au Trésor public, à la Société Générale, à la police et ses radars, etc., avec aussi le détournement des contes par des détails du quotidien (le Petit Poucet qui est prié de foutre ses cailloux à la déchetterie)… et puis il y a eu la carte d’ Aline, un jour à la mer, dessinée sur le sable, où le support et le contenu (la référence à cette chanson de Christophe) se sont ensablés. Ça a ouvert encore une voie : le support/contenu comme dans la carte des Floyd avec je « like ton wall » et la couverture de leur album dessinée sur la carte.

 
 
Evoquant la musique, la littérature, l’actu, des cartes sont devenues un peu facétieuses, un peu subversives. C’est un peu ça, les cartes : un infini de possibles entre les jeux de mots, les adresses qui deviennent des prétextes comme la ville de Menton pour les frères Bogdanov, la ville de Tremblay pour écrire à M. Parkinson.
J’ai commencé à les travailler un peu plus, à me mettre des contraintes, afin que chaque élément de la carte se rapporte à l’ensemble, que ça forme un ensemble très cohérent à connivences multiples sur le même sujet, souvent détourné d’ailleurs.
Comme je ne sais pas dessiner,  je ne sais pas non plus parler des livres que j’aime, alors je les ai mis en cartes. Il y a toute une série de cartes postales dédicaces qui disent toute la même chose : le plaisir que j’ai eu à avoir tel livre entre les mains, avec des motifs précis d’éléments de lecture qui se transforment en timbre, en adresse etc.

 
Quelle est votre carte préférée  si vous en avez une et pour quelle raison ?

La première, j’y suis attachée parce que j’ai un rapport affectif avec elle (et que bêtement elle me fait rire). J’aime beaucoup celle de Bashung : il n’y a presque rien dans cette carte très sobre qui, je crois, dit tout l’attachement dans sa simplicité. Et puis celle pour Fifi du Rockstore, qui a disparu récemment, parce qu’elle m’a permis de mettre ma peine quelque part, de la poser et de lui rendre un hommage pudique.
(Je crois que je ne peux pas choisir, en fait.)

 



Comment l’idée d’exposer vous est-elle venue ?

J’ai une carte postale en vrai pour mes déjeuners, un poumon qui est un lieu : un bistrot dans lequel tous les univers se brassent, le Bistrot 12 à Montpellier.  Il y a souvent des expos.
Par empathie, ceux qui lisaient les cartes tous les jours sur le réseau social et que je croisais au déjeuner m’y ont encouragée, en me disant : et toi ? c’est quand ? Je les ai pris au mot en lançant l’expo un peu comme ça, sans vraiment avoir d’idée sur la façon de  l’organiser - une semaine avant, je ne savais toujours pas comment mettre en espace.  J’ai commencé par la lancer virtuellement, en demandant à ce qu’on m’écrive là-bas, au bistrot, et nous avons reçu, le patron du bistrot et moi, de très belles choses qui ont fait aussi partie de l’expo elle-même. (Pour lui et pour moi, il y eut le plaisir de recevoir une carte, cette fois ci en vrai ; et au fil des jours les clients se sont mis à attendre les cartes eux aussi !).  Finalement les cartes sont devenues des ardoises : Je me suis dit qu’à un bistrot,  ça ne serait pas mal de  laisser des ardoises. Je voulais que ce soit dans la même tonalité que les cartes, décalé, pas trop sérieux, mais sérieusement fait.

 
Y aura-t-il d’autres opportunités de voir ces cartes exposées, pourquoi pas sous une autre  forme ?

J’aimerais bien. L’expo, c’était du concret et j’avais très envie de me frotter à ça. Je ne m’attendais pas à voir venir autant de personnes, ni le soir du vernissage, ni tout au long. C’était très chaleureux, ça a mis du lien. Penser l’expo m’a aussi permis d’arrêter des thématiques plus ancrées que d’autres, comme celles de la musique ou de la littérature.
J’ai exposé des livres dans ce bistrot. Ils sont restés là tout le temps, posés sur une table avec les cartes « dédicaces » accrochées au mur. J’ai été très surprise et très touchée de voir que certains feuilletaient des livres que peut-être ils n’auraient pas eus dans les mains autrement, de les voir sortir leur carnet pour noter les références. Alors pourquoi pas dans une librairie, une bibliothèque ou une salle de concert pour les cartes musicales ?


Travaillez-vous à d’autres projets ?

Je crois que j’ai le goût des correspondances. Les cartes, elles, viennent comme ça, au fil de l’actu, d’une pensée, d’un adage, d’un rien. J’ai aussi un « Cher toi » qui me tient à cœur, un ensemble de textes, des adresses à ce Cher toi que j’aimerais voir se poser quelque part. Et puis peut être les cartes trouveront-elles elles aussi leur adresse pour être rassemblées et éditées. Pourquoi pas ?

Cartes Postales : http://i-bl.tumblr.com/

jeudi 7 août 2014

Michaël Uras



 

-          EN : Fin mai, vous avez publié Nos souvenirs flottent dans une mare poisseuse chez Christophe Lucquin Éditeur. Quels retours avez-vous sur ce deuxième texte et qu’avez-vous noté comme différences avec ce qui s’était passé à la sortie du tout premier roman, Chercher Proust ?


-          MU : Pour l'instant, les retours concernant Nos souvenirs sont assez positifs, mais peu nombreux. En effet, nous avons encore du mal à faire lire le texte aux critiques et journalistes qui s'intéressent majoritairement aux textes des maisons renommées. Lit-on plus naturellement ce deuxième texte ? Non ! Nous devons encore parcourir un long chemin.
Pour illustrer les choses, disons que nous étions au sous-sol en 2012 et qu'aujourd'hui nous atteignons le rez-de-chaussée. À la sortie de Chercher Proust, Christophe démarrait dans l'édition, moi dans l'écriture. Deux parfaits inconnus. Et un roman sur Proust : Il a fallu se battre.


-          En même temps que cette seconde publication chez votre éditeur, votre premier texte a été réédité au Livre de poche. En quoi l’expérience du format poche diffère-t-elle de ce que vous aviez connu avec l’éditeur qui vous a donné votre première chance ?


-          Le Livre de Poche est une maison connue de tous, historique. Un milliard de livres vendus en soixante ans. Qui n'a pas un Livre de poche dans sa bibliothèque ? Cécile Boyer-Runge (l'ancienne directrice) et Audrey Petit (l'éditrice) ont fait preuve d'une grande curiosité, d'une ouverture d'esprit incroyable en nous écoutant, en nous lisant et en nous éditant. Être repris en poche est forcément une fierté. C'est aussi, bien sûr, une force. Chercher Proust connait une deuxième vie. Les lecteurs vont plus facilement vers un Livre de poche que vers un titre d'un éditeur débutant. C'est une sécurité pour eux. Et pas seulement pour eux d'ailleurs, les journalistes acceptent de lire Chercher Proust à présent. Certains ont peut-être au fond d'un tiroir l'édition grand format. Jamais feuilletée. Abandonnée. C'est frustrant car le texte est le même, avec ses qualités et ses défauts.


-           Vous avez également publié en Italie. Pouvez-vous nous en dire plus ? (Comment cela s’est-il fait ? Avez-vous eu des contacts avec le traducteur ? Avez-vous pu lire le texte italien ?)
 

-           La traduction en Italie s'est faite grâce à deux intermédiaires : Giuseppe Girimonti Greco et Giacomo Melloni. Ils ont démarché plusieurs éditeurs et en particulier Voland. Sans eux, tout aurait été plus compliqué. Ils ont ensuite traduit le texte (car ils sont avant tout traducteurs). Et j'ai pu participer à cette traduction, choisir le titre italien par exemple (Io e Proust). Ils sont devenus des amis.  Le livre a été bien accueilli en Italie. Les médias en ont parlé. Ce qui n'avait pas été le cas en France. Ce passage à l'italien est une aventure extraordinaire. Un retour aux sources pour moi car je suis d'origine sarde.



-           L’expérience éditoriale (entre France et étranger, grand format et poche) que vous avez connue jusqu’ici correspond-elle à l’image que vous vous en faisiez ?

 
-           Étrangement, je ne me faisais aucune image de l'édition. Pour être franc, je ne pensais pas être édité un jour. Je vis en province. Je viens rarement à Paris. Je ne connaissais personne dans ce milieu. Je pensais simplement accumuler un grand nombre de lettres de refus. Établir un record dans ce domaine. Après trois années dans cet univers, je me rends compte que l'audace et la curiosité sont des vertus rares. Heureusement, quelques éditeurs les possèdent encore ! 
 
 
 
 

lundi 4 août 2014

Humeur - Show effroi

© Justin Novak

Il y a quelque temps, j’ai assisté à un de ces grands barouds dont les collectivités territoriales et autres structures chargées du livre ont le secret : je me suis retrouvée invitée à des conférences, des tables rondes, mais surtout j’ai vu signer, publiquement et en grande pompe, une charte des manifestations littéraires.
 
Était-ce le simulacre à renfort de photos et presse ou la faim qui m’a brusquement soulevé le cœur ?
 
 
 
Qui, parmi les organisateurs de ces grandes messes, se soucie réellement  de savoir si les signataires tiennent leurs engagements ?
Qui, parmi les structures qui incitent à la mise en place et à la généralisation de ces déclarations d’intention, veille à donner aux signataires les moyens de leur bonne volonté?
Qu’on ne se méprenne pas : j’ai signé ladite charte bien avant la fameuse réception et, pour tout dire, je l’appliquais bien avant qu’elle ait vu le jour.  Ce qui me gêne n’a rien à voir avec le contenu, qui relève du bon sens, mais avec la déclaration d’intention sans intention : imaginez un peu un système qui promulguerait des lois sans vraiment veiller à ce qu’elles soient appliquées ! … Euh… Mauvais exemple.
Là où je vis, toute invitation implique une dépense minimale par personne de six cents à neufs cents euros. Cette somme couvre le transport en train, une nuit d’hôtel deux étoiles, deux repas « ordinaires », et une rémunération au tarif minimal de l’invité et, le cas échéant, du modérateur.
Les mêmes qui engagent à signer la charte refusent aujourd’hui les moyens de l’organisation de manifestations littéraires au motif qu’il leur faut soutenir l’économie du livre, s’entend les librairies - comme si les manifestations littéraires se déroulaient sans libraires. Ils sont devenus les rois du graissage d’un unique maillon alors qu’il leur faudrait veiller au bon fonctionnement d’une chaîne.
Quand on n’a plus les moyens d’organiser des rencontres, on se passe de restaurant, on se colle aux fourneaux ou on se lance dans l’auberge espagnole. Mais surtout, et c’est là que le bât blesse : on ne rémunère pas l’intervenant. On ne peut pas lui demander de payer son train et ses frais de séjour, alors que solliciter un geste en raison de petit budget, ça peut passer...Que vaudrait un système où l’on demanderait officiellement aux gens de ne travailler que gratuitement, genre uniquement en stage, en affirmant combattre la précarité ?... Mouais… mauvais exemple une fois de plus.
 
Par chance, pour lutter contre les haut-le-cœur provoqués par la faim, les organisateurs avaient prévu des tas de petits fours !
 

samedi 2 août 2014

Le Grand Café, Camplong (34)


© Joucla
 
Le Grand Café de Camplong (Hérault) est né de l’esprit de son architecte, Antonin Durand, élève d’Honoré Daumet à l’école des Beaux-Arts de Paris et Grand Prix à l’Exposition internationale de Saint-Louis aux Etats-Unis en 1904.

Pour le café de sa sœur Justinette, épouse Joucla, Antonini Durand s’inspira en 1878 des établissements de la capitale, hauts-lieux culturels et bourgeois de l’époque.


Pierrot, Pauline et Katel (© Joucla)
Rencontre littéraire (© Bousquet)
Situé au cœur du village, le Grand Café a longtemps été un point de rendez-vous des mineurs qui venaient y manger, boire un coup ou jouer aux cartes. Il était aussi une annexe des fêtes et temps fort du pays (mémorables conseils de révision avec leurs conscrits, fête des « cocus » et autres fêtes locales qui pouvaient durer jusqu’à plusieurs jours). Après la fermeture du bassin minier et le départ des mineurs, il fallut donner un nouveau souffle au café et entreprendre des travaux de réhabilitation.

Au fil des quatre générations Joucla qui se sont succédé, de Justinette à Katel, en passant par Pauline, Louis, et leur fils Pierrot, le café a toutefois conservé son caractère familial et son authenticité.

Aujourd’hui, la grande salle peut accueillir une centaine de personnes pour des rencontres, concerts, spectacles et les fidèles dont je suis aiment à venir déguster la restauration élaborée à partir de produits que Katel sélectionne elle-même chez les producteurs et artisans du pays.

Voilà des années que je fréquente l’endroit, comme cliente, spectatrice ou pour y animer des rendez-vous littéraires. C’est là que pour Toutes des Calliope, j’ai reçu Pierre Juquin ou Chloé Radiguet. C’est là enfin que, prochainement, je recevrai Nahal Tajadod (le 22 août) ou Lilian Bathelot (en septembre).

Si vous passez près de Camplong, faites un détour et arrêtez-vous un moment au Grand Café.
On s’y verra peut-être mais, surtout… vous m’en direz des nouvelles !

 
 

vendredi 1 août 2014

Rencontre avec Nahal Tajadod

Née à Téhéran dans une famille d'intellectuels, Nahal Tajadod vit en France depuis 1977.
Elle a étudié le chinois à l'Institut national des langues et civilisations orientales. De culture française, docteur en chinois, elle pratique les trois systèmes d'écriture, ce qui lui permet de travailler notamment sur les rapports historiques et les interactions religieuses entre la Perse et la Chine.
Spécialiste du poète perse Rûmi éprise de soufisme et de poésie, elle a publié Passeport à l’iranienne (JC Lattès), un récit contemporain et plein de fantaisie inspiré d’une aventure autobiographique qui donne à découvrir l’Iran d’aujourd’hui.

Nahal Tajadod a reçu en 2007 le Grand Prix de la francophonie décerné par l'Académie française.

Dans Debout sur la Terre (JC Lattès), sa deuxième publication, elle continue de nous faire découvrir l'Iran.

Son dernier roman, Elle joue (Albin Michel), inspiré de son histoire et de celle de la comédienne iranienne Golshifteh Farahani, est un texte à deux voix dans lequel deux femmes confrontent leur passé et leur présent, se racontent et racontent plus particulièrement la vie des femmes dans l'Iran d'aujourd'hui. Il a obtenu le Prix littéraire de l'agence française de développement.

Ayant évoqué publiquement avec Nahal Tajadod chacun de ses deux premiers ouvrages, je n’avais pas encore eu le plaisir de la recevoir pour Elle joue.
Ce sera chose faite, le 22 août, au Grand Café de Camplong (34), à 18h, pour l'association Toutes des Calliope.

Pour une mise en bouche de ce que nous évoquerons ensemble :